Mise en pression d'une détente de revolver.

Bonjour les amis,
je donne des conseils à un copain du club pour progresser avec son revolver en 38 (SW match K38).
Sa détente est réglée au alentours d'un 1.4 kg (ancien poids de détente avant la changement de règlement il y a quelques années). Il pratique la précision et le 3x7. Il n'arrive pas appuyer sur la détente quand il se met en cible.
Je lui ai conseillé de faire du tir à sec, les yeux ouverts, fermés afin de se familiariser avec le poids mais rien n'y fait quand il est face à une cible au club.
Avez vous des conseils à me donner que je pourrais mettre en application avec lui ?
Merci à vous.

Tu parles de progresser ? Et tu dis , il n'arrive pas a tirer ? Faudrait savoir ?

Non je ne me suis pas trompé. Il n'arrive à mettre en pression sa détente.
S'il veut progresser il faut qu'il arrive à préparer l'appui sur sa détente.
Quand je tirais avec un MR 32 je montais le bras au dessus de la cible et en descendant je rattrapais plus de 1000 -1100 grammes de pression. Une fois sous le visuel il me restait 300 - 400 grammes avant que le coup ne parte.
C'est ça que j'essaie de lui faire faire.

Avez vous donc des conseils ou exercices pour qu'il réussisse ?

Régler l'arme en conséquence, si ce n'est oas le cas .....

C'est un revolver avec une détente sans bossette.

Au revolver, c'est détente directe, pas le choix, faut faire avec  !
1,4 kg sans course, sans pré-course, c'est raide, surtout en vitesse !

La méthode, c'est apprivoiser la détente en précision, dans un premier temps, puis s'entraîner à lâcher rapidement, sans à-coups, pour apprendre à reconnaître les sensations de "montée en pression" avant le départ du coup.
Et adapter à la vitesse, avec la difficulté supplémentaire de synchroniser le lâcher avec la montée du bras, et avec l'alignement de la visée . Dur ...

En gros, la méthode, c'est entrainement, puis entrainement, et enfin ... entrainement !!!
Tir à sec, tir sur cible blanche (eh oui !), puis entrainement !
Faut bouffer du plomb, pas le choix !  

Et pour limiter le "coût", le même revolver, en 22 (un modèle 17, p ex), ça peut être un super investissement !

Bien pris rem,
pas d'autres exercices d'appropriation de la détente (pas forcément en cible) ?
Merci.

Les exercices pour travailler le lâcher, ce sont grosso modo les mêmes dans toutes les disciplines, quel que soit le "type" de détente.
Ceux conseillés à 10 mètres, p ex, seront forcément payants. Il y avait des plans d'entrainement proposés sur le forum, pour les mois de la saison 10 mètres.
En revanche, on a souvent plus de scrupules à faire du tir sur cible blanche au 22, et encore plus au 32/38, à cause du prix des cartouches.
D'où l’intérêt de trouver un K22 : même carcasse, donc la même crosse ira sur la même arme, et cartouches moins chères.

Un exercice efficace, que je propose souvent, en initiation, justement pour "s'approprier" la détente : face à une cible, ou sur carton blanc, tu montes en pression, volontairement, mais tu essayes de ne pas faire partir le coup. Tu essayes de monter en pression le plus près possible du départ du coup, tout en soignant ta visée , en la gardant bien nette, et en corrigeant l'alignement constamment.
Tu le fais deux fois, puis à la troisième, tu "termines" le mouvement, pour que ça parte.

Sinon, au revolver, entrainement en double action, justement pour "muscler" le doigt, et apprendre à synchroniser la montée en pression sur la détente avec la correction de la visée.

Et pour valider tout ça, tu fais des séries de tirs "à l'aveugle" : tu charges (ou tu fais charger par un voisin de stand) le barillet à 1/2/3/4... cartouches "réelles", et tu alternes (ou tu mélanges aléatoirement) avec des chambres vides, ou des étuis déjà tirés, si tu ne veux pas percuter à vide.
En visée, tu ne sais pas si tu vas tirer à sec, ou pour de bon.
Le but : soigner son lâcher au top, et profiter des tirs à sec pour bien visionner la réaction (ou plutôt l'absence de réaction) du guidon dans le cran de mire.

ça ressemble étrangement au refus de détendre les doigts  pour laisser partir la flèche au tir à l'arc.un blocage psychologique face à la cible.

dans ce cas,un peu de sophrologie ne nuit pas.

faire un test avec des cartouches amortisseur et les yeux fermés..

Le copain me dit que dés qu'il se voit bouger il n'ose plus appuyer et son doigt se bloque.

ben voilà..purement physiologique.

Et si c'est effectivement psychologique, quels conseils pourrais tu nous donner ?
Je sais appuyer sur une détente mais de là à lui faire travailler le mental...je ne suis pas assez qualifié.
Merci.

Meme si ça longtemps que je manipule des armes,je ne suis pas assez compétent dans ce domaine...sur le terrain,avec un tireur à mes coté,passe encore.

par contre,ayant vu les formateurs compet PN à mon stand,je les sais compétents dans de domaine qui touche la décontraction,la prise de confiance. Il y a une pareille prise en compte en ISSF,il faudrait voir avec ton club,ta ligue afin de bénéficier d'un tel stage.

Je pense que sur le forum, nous devrions trouver la personne de nous expliquer et de nous fournir les documents nécessaires pour sa mise en application.

Attendons que ce sujet soit lu...

nico a écrit:Le copain me dit que dés qu'il se voit bouger il n'ose plus appuyer et son doigt se bloque.

Ahhh, le fameux doigt de bois ...
Tir sur carton blanc : on a pas le visuel comme repère "fixe" par rapport à une visée qui bouge, elle.
Et comme par hasard, là ça groupe !
Donc, pas de raison qu'en rajoutant un visuel, ça ne groupe plus.

Travail de l’entrée en cible : sitôt que l'on rentre en cible, en redescendant, on appuie, quoi qu'il arrive, et on se concentre uniquement sur la qualité de la visée.
On peut faire ce travail sur carton blanc, puis sur une cible "modifiée" : carton blanc, et un gros trait vertical, de la largeur du visuel, centré, qui part du haut du carton jusqu'au tiers inférieur. On descend en s'alignant parfaitement, et on appuie.

Sinon, faire travailler l'annonce, en faisant faire des erreurs de visée volontaires, pour mesurer les écarts produits. Ça permet de relativiser énormément l'importance des erreurs de visée. Pour faire des gros écarts, il faut vraiment avoir une visée complètement désalignée, un guidon presque sorti du cran de mire.
Et ça permet aussi de se rendre compte que 95% des erreurs, au pistolet, ce sont des coups de doigt, pas des erreurs de visée.

Et j'oubliais, un dernier truc : fais le tirer sur appui, et surtout en lâchant rapidement.
Il apprendra qu'on peut lâcher vite mais proprement !

Merci Rem,
voilà du concret...

Merci à vous tous
Je vais lui préparer une synthèse de travail.
Si vous avez d'autres idées, je suis preneur.

Tu peux aussi découper la zone du visuel - le noir
ainsi tu ne sais pas quel est le point tiré. Seule l'expérience et la pratique permettent une annonce non vérifiable avec certitude.
Appliquer aussi tous les exercices de lâcher des autres disciplines.
Il faut absolument que le tireur accepte son bouger. pour cela, il faut pratiquer les exercices de visée avec organes de visée nets et cible "floue".
Tester ce qu'a écrit REM en provoquant des "erreurs" de visée angulaires et parallèles.
Tester aussi en cliquant simplement de 5 à 10 en dérive comme en hauteur.
Tous ces entraînements apprennent en réalité à mieux connaitre son tir en visée comme en lâcher. Ils redonnent confiance au tireur qui améliore en général ses résultats. Ils permettent enfin vaincre ses barrières psychologiques ... mais ne le dit pas à ton élève, il voudra sauter les étapes.
Guillaume

Tout ceci est très intéressant et vient compléter les conseils déjà prodigués.